Le comité interministériel des villes (CIV) «aura lieu avant la fin du mois de juin», promet Fadela Amara

En dépit des retards du plan banlieue – le comité interministériel des villes (CIV) de ce 16 juin a été reporté à nouveau -, la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, s'est déclarée «sereine» dans un entretien au "Journal du dimanche" (15 juin). Le report du CIV, qui devait se tenir à Meaux pour détailler les annonces faites par Nicolas Sarkozy en février en faveur des quartiers populaires, relève seulement d'«un problème de calendrier», assure Fadela Amara. «L'actualité se bouscule et il n'est pas facile de réunir tous les ministres le même jour, mais le CIV aura lieu avant la fin du mois de juin». Elle indique qu’elle a «refusé d'agir dans la précipitation car les gens qui habitent ces quartiers ont droit à un plan soigneusement pensé. On a notamment tenu compte des recommandations du Conseil national des villes, du Sénat et de la Cour des comptes qui ont analysé les points faibles de la politique de la ville. Mais tout est prêt désormais pour mettre en musique les annonces faites par Nicolas Sarkozy le 8 février dernier. Chaque ministre a préparé un programme triennal à destination des quartiers. C'est un changement radical dans la philosophie de la politique de la ville: ces territoires sont traités par l'ensemble du gouvernement.» Quant à elle, en tant que secrétaire d'Etat à la ville, elle intervient «pour réduire les écarts entre les territoires. Il n'y a plus de traitement inégal des citoyens et des territoires. Je suis sereine, j'ai obtenu ce que je voulais. Cela n'a pas toujours été facile parce que les ministres ont chacun leur priorité et des budgets pas extensibles mais je suis une chieuse, je les ai tannés. Et j'ai eu la chance de bénéficier du soutien du président de la République qui a entendu l'appel des banlieues au moment des émeutes de 2005. C'est pour ça qu'il m'a toujours soutenu, dans les couacs et les écarts de langage.» Pour le reste, elle assure que les mesures concernant l'éducation seront «opérationnelles» dès la rentrée: les sites d'excellence, les internats de réussite, le busing (1) dans les écoles primaires, les 5% d'élèves issus des quartiers en classe préparatoire. Quant aux transports et à l'emploi, elle indique que Jean-Louis Borloo, «excellent connaisseur de la politique de la ville», la «soutient beaucoup. Il refuse que la question de l'environnement devienne une histoire de riches. Au total, dans le cadre du Grenelle, on a sanctuarisé 500 millions d'euros pour désenclaver les quartiers grâce aux transports en commun. C'est arrêté, c'est acté. On planche déjà sur tous ces projets notamment avec Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France. Sur le dossier de l'emploi des jeunes, les premiers contrats d'autonome vont être signés ce mois-ci.» Pour lire l'interview sur le site du "Journal du dimanche", voir lien ci-dessous. (1) Aux Etats-Unis, le «busing» consiste à transporter les enfants noirs dans les établissements fréquentés par des enfants blancs pour assurer un mélange dans les écoles élémentaires et secondaires avec l'objectif affiché d'aboutir à l'égalité des chances et à la mixité sociale.

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